À l’heure où les repères se transforment à grande vitesse, où les crises écologiques et sociales bousculent nos certitudes, la question de la transmission aux enfants et aux petits-enfants devient centrale. Que souhaitons-nous réellement laisser comme héritage immatériel aux générations qui arrivent ? Au-delà des biens matériels, ce sont des valeurs, des gestes, une forme de sagesse quotidienne qui peuvent éclairer leur chemin. Les « 21 messages essentiels » proposés ici s’inspirent d’enseignements humanistes comme ceux d’Alejandro Jodorowsky, mais aussi de pratiques contemporaines en éducation, en psychologie et en écologie intérieure.

Dans de nombreuses familles, la parole circule encore mal : on parle de réussite, mais rarement de vulnérabilité ; on évoque l’école, mais pas la connaissance de soi ; on parle d’avenir, mais sans toujours nommer la responsabilité individuelle et collective. Pourtant, les enfants perçoivent tout. Ils observent comment les adultes gèrent leurs émotions, leurs relations, leur lien au vivant. Et c’est là que se construit, ou non, un avenir plus apaisé. Cet article propose une exploration concrète de ces 21 messages à transmettre, à travers des exemples, des rituels familiaux, des pratiques simples de solidarité et d’écologie du quotidien. Il s’adresse autant aux parents qu’aux éducateurs, grands-parents et accompagnants qui souhaitent tisser un fil discret mais puissant entre les générations.

En bref :

  • Donner confiance aux enfants en leur rappelant qu’ils sont désirés, légitimes et libres d’être eux-mêmes.
  • Honorer l’arbre généalogique pour transformer les blessures familiales en ressources de croissance.
  • Prendre soin du corps comme d’un allié sage, en liant santé, alimentation et équilibre émotionnel.
  • Encourager la créativité (écriture, rire, art, étude) comme chemin d’émancipation et de connaissances vivantes.
  • Inscrire la vie quotidienne dans une vision plus vaste : gratitude, sobriété matérielle, écologie globale et responsabilité envers la planète et l’Univers.

21 messages essentiels à transmettre aux futures générations pour un avenir éclairé : confiance et liberté d’être soi

Le premier pilier d’un avenir éclairé consiste à dire explicitement à chaque enfant : « Tu es désiré, ta présence a un sens ». Trop d’adultes portent encore au fond d’eux le doute de leur légitimité, parce qu’ils n’ont jamais entendu ces mots. Leur rappeler qu’ils sont le fruit d’une décision mystérieuse du vivant, que certains appellent l’Univers, redonne une base solide à leur construction intérieure. Ce n’est ni un discours religieux ni une formule abstraite : c’est une manière de leur dire que leur existence a de la valeur indépendamment de leurs notes à l’école ou de leurs futures réussites sociales.

Dans la famille de Claire, par exemple, chaque anniversaire commence par un moment où l’on raconte à l’enfant comment on a appris sa venue, quelle joie cela a suscité, quelles peurs aussi. Ce rituel simple crée une transmission affective puissante : l’enfant reçoit l’histoire de son arrivée comme un trésor et comprend que son histoire personnelle participe déjà à un héritage vivant. Ce type de pratique nourrit une éducation à l’estime de soi qui ne vient pas seulement des performances, mais de la qualité du lien.

Un second message fondamental consiste à affirmer : « Tu es libre d’être ce que tu es ». Dans une société saturée d’étiquettes (bon élève, hypersensible, timide, leader, etc.), le risque est grand de réduire une personne à quelques caractéristiques figées. Or, la sagesse des grands pédagogues nous rappelle que chacun se transforme et se réinvente tout au long de sa vie. Apprendre à un enfant qu’il n’est pas obligé de jouer un rôle imposé – ni par la famille, ni par l’école, ni par les réseaux sociaux – est un véritable acte de solidarité envers son futur adulte.

Concrètement, cela peut passer par des échanges réguliers où l’on demande non pas « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » mais « Qui as-tu envie d’être ? Qu’est-ce qui te rend vivant aujourd’hui ? ». On peut aussi l’inviter à évoluer : ce qui était vrai à 8 ans ne le sera peut-être plus à 15, et c’est normal. La liberté d’être ne signifie pas l’absence de cadre, mais une flexibilité bienveillante dans la manière d’accompagner une personnalité en mouvement.

Ces deux premiers messages se complètent avec une idée majeure : chaque enfant porte en lui la mémoire de son arbre généalogique, non comme un poids, mais comme un ensemble de dons potentiels. Dire à un adolescent que « chaque ancêtre est un cadeau à l’intérieur de toi » revient à lui montrer que son héritage ne se limite pas aux traumatismes. Dans la lignée peuvent exister des talents artistiques, un sens de la solidarité, une intuition forte, capables de nourrir sa trajectoire.

Pour aider à cette prise de conscience, certaines familles créent un « livre d’ancêtres » où l’on consigne, par exemple :

  • Les métiers et passions des grands-parents et arrière-grands-parents.
  • Les épreuves traversées et les forces développées (courage, humour, persévérance).
  • Les traditions, récits et valeurs que l’on souhaite conserver.

Ce type de démarche, qui rejoint les pratiques de certaines thérapies transgénérationnelles, permet de relier passé et avenir sans fatalisme. L’enfant comprend qu’il peut choisir dans ce magazine de vies ce qui lui parle, et laisser ce qui entrave. L’enseignant de méditation Maxime, par exemple, partage souvent comment ses dix années en restauration lui ont appris la rigueur et le sens du service, avant qu’il ne décide de se tourner vers le bien-être. Ce récit personnel illustre que notre héritage n’est pas une prison, mais un tremplin.

Pour ceux qui aiment l’astrologie comme miroir symbolique, consulter occasionnellement des ressources comme l’horoscope quotidien peut devenir un jeu familial pour dialoguer sur les aspirations de chacun. L’objectif n’est pas de se soumettre à des prédictions, mais de nourrir le dialogue sur les désirs, les peurs, les choix à poser, en rappelant que la liberté intérieure prime toujours.

En résumé, affirmer à un enfant qu’il est désiré, libre d’être lui-même et porteur d’un trésor familial, c’est préparer un adulte capable de se tenir debout sans écraser les autres. C’est la première brique d’un avenir éclairé.

Message clé Objectif éducatif Exemple concret de transmission
Tu es désiré Renforcer l’estime de soi Rituel d’anniversaire racontant la joie de sa venue
Tu es libre d’être toi Encourager l’authenticité Discussions régulières sur « qui tu veux être » plutôt que « ce que tu veux faire »
Tes ancêtres sont des ressources Transformer l’héritage familial Création d’un arbre généalogique vivant avec talents et forces

Messages d’amour, de miracles quotidiens et de guérison familiale

Une fois la base de confiance posée, un autre ensemble de messages vise à enseigner un art d’aimer plus mature. Apprendre à « ne pas demander d’amour, mais à aimer » ne signifie pas se sacrifier ou accepter l’injustice. Il s’agit plutôt de déplacer le centre de gravité : au lieu d’attendre sans cesse une validation extérieure, on cultive une capacité interne à offrir attention, présence, gestes bienveillants. Cette attitude renforce l’autonomie affective, tout en ouvrant un espace où les relations deviennent plus fluides.

Dans la pratique, cela peut se traduire par des invitations simples faites aux enfants et adolescents :

  • Préparer une surprise pour un proche sans rien attendre en retour.
  • Écrire un mot de remerciement à quelqu’un qui a compté récemment.
  • Offrir du temps à un camarade isolé à l’école.

Chaque jour, un petit acte généreux, comme le suggèrent les messages d’origine, devient un entraînement à la solidarité. Dans la famille de Karim, par exemple, chacun partage le soir « le geste de gentillesse » qu’il a posé dans la journée. Ce moment ne sert pas à se vanter, mais à créer une culture ordinaire de la responsabilité mutuelle.

Un autre message fort invite à croire aux « petits miracles quotidiens » et à prêter attention aux coïncidences. À l’ère des algorithmes et de la rationalité extrême, cette approche peut sembler naïve. Pourtant, de nombreux psychologues reconnaissent l’importance de repérer les synchronicités, ces moments où plusieurs éléments de vie s’alignent et semblent nous guider. Enseigner cela aux jeunes, c’est les initier à une forme de sagesse intuitive, sans les couper de l’esprit critique.

On peut, par exemple, tenir un carnet familial des « heureux hasards » :

  • Une rencontre inattendue qui ouvre une opportunité scolaire ou professionnelle.
  • Un livre trouvé par hasard qui répond à une question intérieure.
  • Une information reçue au bon moment, qui aide à prendre une décision.

Ce carnet devient un support de transmission où l’on montre que la vie n’est pas seulement une suite d’actions mécaniques, mais aussi un dialogue subtil entre nos choix et ce qui nous entoure. Cela nourrit un sentiment de confiance dans le mouvement du vivant, précieux pour affronter les incertitudes de l’avenir.

Les messages liés à la guérison des traumatismes familiaux sont tout aussi essentiels. Reconnaître qu’il peut exister, dans un arbre généalogique, des violences, des deuils non résolus, des secrets lourds, n’est pas une fatalité. Au contraire, inviter la nouvelle génération à « guérir en agissant » ouvre un chemin : il devient possible de transformer l’héritage en prenant des décisions différentes. Là où il y avait du silence, on choisit la parole ; là où il y avait de la honte, on choisit le partage.

Dans une famille où l’alcoolisme a fait des ravages, par exemple, décider d’en parler clairement, de se faire accompagner, d’instaurer une relation plus apaisée à la fête et aux émotions, est une manière concrète de rompre le cycle. La responsabilité n’est pas de porter la faute des ancêtres, mais de veiller à ne pas la reproduire. Cet acte est l’un des plus beaux cadeaux de solidarité envers les générations futures.

Ce travail de réparation peut être soutenu par des pratiques méditatives, des cercles de parole, ou encore des ressources en ligne autour de la résilience. De plus en plus de contenus vidéo de qualité accompagnent ces démarches ; on peut par exemple chercher des conférences de psychologues ou de thérapeutes sur YouTube pour nourrir sa réflexion.

En reliant amour gratuit, miracles quotidiens et guérison familiale, on enseigne aux enfants que la vie n’est pas parfaite, mais qu’elle peut toujours être réorientée vers plus de sens. C’est une manière d’ancrer la transmission dans le concret de chaque journée.

Type de message Compétence développée Pratique familiale associée
Aimer sans demander Autonomie affective Un acte gratuit de gentillesse par jour
Voir les miracles du quotidien Confiance en la vie Carnet des synchronicités en famille
Guérir les traumatismes de l’arbre Résilience Temps de parole sur l’histoire familiale, recours à l’aide professionnelle si besoin

Écouter le corps, protéger la santé et cultiver une écologie du vivant

Les messages 8 et 9 soulignent un point souvent négligé dans l’éducation : le corps n’est pas seulement une machine à nourrir et à faire dormir, c’est un guide. Apprendre aux jeunes à reconnaître les signaux de tension, d’inconfort, de malaise, mais aussi de détente et de joie, constitue une forme de connaissances de soi aussi importante que la maîtrise des mathématiques. Dire à un adolescent « ton corps est sage, il t’alerte » revient à lui rendre un pouvoir intérieur que la sur-stimulation numérique tend parfois à anesthésier.

On peut, par exemple, instaurer avec les enfants de courts moments d’« écoute intérieure » :

  • Fermer les yeux une minute et repérer les zones tendues, puis les détendre doucement.
  • Demander : « Comment ton ventre réagit-il à cette situation ? Et ton cœur ? » lors d’une décision importante.
  • Comparer les sensations après un repas équilibré et après un excès de sucre ou de fast-food.

Cela rejoint le message « ne pas contaminer son corps avec des toxines ou une mauvaise alimentation ». En 2025, alors que les études sur l’ultra-transformation alimentaire, les perturbateurs endocriniens et la sédentarité se multiplient, ce message devient un acte de responsabilité vital. L’écologie commence aussi par le soin du corps : moins de produits chimiques, plus de nourriture simple, locale, de saison, des mouvements réguliers au grand air.

L’histoire de Léo illustre cette évolution. Adolescent, il vivait de sodas, de plats préparés et de nuits blanches devant les écrans. Un jour, une crise d’angoisse violente le conduit à consulter. Accompagné par une thérapeute, il découvre que son corps criait depuis longtemps : maux de tête, douleurs digestives, fatigue chronique. En changeant progressivement son hygiène de vie, il prend conscience que sa santé n’est pas un détail, mais la base de tout projet d’avenir. Cette prise de conscience devient à son tour un message qu’il transmet à sa petite sœur.

La notion d’« indépendance » abordée dans le message 10 rejoint cette perspective. Devenir adulte, ce n’est pas simplement gagner sa vie, c’est apprendre à mobiliser sa créativité pour travailler, coopérer, résoudre des problèmes. Encourager les adolescents à trouver de petites activités rémunératrices alignées avec leurs talents (aide aux devoirs, réparation informatique, création artistique, jardinage urbain) prépare une relation plus autonome au monde professionnel.

Cette démarche s’inscrit aussi dans une écologie sociale : préférer des projets utiles à la communauté plutôt que des activités purement consuméristes. Certains jeunes s’engagent par exemple dans des associations de quartier pour aider des personnes âgées, organiser des événements culturels, ou participer à des jardins partagés. Ils découvrent que leur travail peut être à la fois source de revenus, de valeurs et de solidarité.

Pour les accompagner, il est utile de leur présenter des outils de planification, de gestion du temps, mais aussi des contenus inspirants en ligne. De nombreuses vidéos expliquent aujourd’hui comment prendre soin de son corps, méditer, respirer, cuisiner sainement sans tomber dans la culpabilité.

En mettant au cœur de la transmission l’écoute du corps, la protection de la santé et une approche globale de l’écologie, on aide les futures générations à ne pas se couper de leur boussole intérieure. C’est une base indispensable pour faire des choix de vie cohérents et durables.

Message corporel Dimension de responsabilité Pratique proposée
Écouter son corps Connaissance de soi Scannings corporels de 1 minute avant les grandes décisions
Protéger sa santé Écologie personnelle Réduction des aliments ultra-transformés, cuisine en famille
Devenir indépendant Autonomie Projets créatifs rémunérés alignés avec ses talents

Créativité, rire, partage : une éducation de l’esprit et du cœur

Les messages 11 à 18 ouvrent un vaste champ : celui de la créativité quotidienne, du rire, du partage, de la gratitude, de la connaissance vivante et de la sobriété matérielle. Conseiller d’« écrire un poème chaque jour » peut sembler ambitieux, mais l’intention est claire : encourager chacun à exprimer son monde intérieur. Le poème peut être une phrase, une image, un haïku, quelques mots griffonnés sur un carnet ou un téléphone. L’idée est de ne pas laisser la vie passer sans la nommer.

Dans la classe de Madame Durand, enseignante en collège, un rituel a été instauré : chaque matin, un élève lit un court texte qu’il a écrit la veille, en lien avec une émotion ressentie. Cette pratique développe la confiance en soi, la capacité à mettre des mots sur les ressentis, et une culture de l’écoute. On touche ici le cœur d’une éducation à la fois intellectuelle et émotionnelle, où les connaissances livresques se marient à la créativité.

Le message qui invite à « chercher et provoquer des situations qui font rire » n’est pas anecdotique. Le rire, étudié par de nombreuses recherches, renforce le système immunitaire, crée du lien, apaise les conflits. Dans une époque marquée par l’anxiété écologique et les inquiétudes économiques, cultiver l’humour devient presque un acte politique. En famille, on peut instaurer des moments dédiés :

  • Regarder ensemble un film comique choisi par les enfants.
  • Organiser une « soirée des blagues nulles » où le but est de rire de tout et de soi-même.
  • Créer un carnet des fous rires mémorables de l’année.

Le rire, ainsi reconnu comme ressource, se transforme en partie intégrante de notre héritage affectif. Il rappelle que la gravité de la vie n’exclut pas la légèreté.

Les messages 13 et 14 mettent l’accent sur le partage, la coopération et l’action. Avoir « tendance à collaborer » plutôt qu’à se comparer en permanence est une compétence cruciale dans un monde où les défis (climat, biodiversité, justice sociale) ne se résoudront qu’avec une forte solidarité. Encourager les enfants à participer à des projets collectifs – associations, mouvements écocitoyens, ateliers de réparation – leur montre que l’intelligence n’est pas seulement individuelle, mais aussi collective.

L’idée que « tant qu’on n’agit pas, la transformation ne se produit pas » est un antidote puissant à la passivité. On peut analyser ses problèmes, en parler pendant des heures, mais rien ne change sans une première petite action. Transmettre ce message, c’est apprendre à découper les grands défis en micro-gestes : appeler pour prendre un rendez-vous, remplir un formulaire, envoyer un message, se lever pour aller voir quelqu’un. Cette pédagogie du pas-à-pas redonne du pouvoir sur son avenir.

La gratitude, au cœur du message 15, fait le lien entre toutes ces dimensions. Se sentir reconnaissant pour ce que l’on a déjà – un toit, des relations, un corps vivant, l’accès à l’éducation – n’empêche pas de vouloir améliorer le monde. Au contraire, cette attitude élargit le regard. Tenir un « bocal de gratitude » en famille, où chacun dépose chaque semaine un mot de remerciement, permet de visualiser concrètement la richesse invisible qui nous entoure.

Les messages sur la lecture, l’étude et l’expérimentation personnelle (17), tout comme ceux qui invitent à ne pas s’attacher au matériel ni aux croyances figées (18 et 19), convergent vers une même idée : la sagesse n’est jamais achevée. Le corps se renouvelle constamment, les idées aussi doivent rester mobiles. Cela n’interdit pas d’avoir des convictions, mais encourage à les questionner, à se nourrir de perspectives différentes, à garder un esprit curieux, même à un âge avancé.

Cette posture est au cœur d’un héritage vivant : transmettre des valeurs sans les transformer en dogmes, encourager la recherche personnelle plutôt que l’obéissance aveugle. Dans ce cadre, il peut être enrichissant d’explorer différents points de vue, que ce soit via des livres, des podcasts ou des sites spécialisés en développement personnel et en bien-être.

Message créatif Effet sur l’éducation Outil pratique
Écrire un poème par jour Expression émotionnelle Carnet personnel de textes courts
Provoquer le rire Cohésion familiale Soirées dédiées à l’humour, carnet de fous rires
Partager et collaborer Esprit de solidarité Participation à un projet collectif local
Gratitude quotidienne Sentiment d’abondance Bocal ou journal de gratitude

Sobriété, graines d’avenir et responsabilité écologique globale

Les deux derniers messages, qui invitent à « semer chaque jour des graines » et à prendre soin du territoire au-delà du corps, de la maison, du quartier, de la planète, élargissent la perspective à une véritable écologie globale. Savoir que « rien ne périt, tout se transforme » (message 16) encourage une autre relation au temps : nos actes, même minuscules, participent d’un mouvement plus vaste. Cette vision, héritée autant de la physique que des traditions spirituelles, donne du sens à la notion de responsabilité.

Semer des graines peut être compris de manière très concrète :

  • Planter réellement des arbres, des fleurs, des légumes sur un balcon, dans un jardin ou un espace partagé.
  • Offrir des paroles encourageantes qui, elles aussi, germeront chez l’autre.
  • Lancer de petits projets porteurs de valeurs (un club de lecture, un groupe de marche, un atelier de réparation).

Chaque graine représente une intention tournée vers l’avenir. En expliquant cela aux enfants, on leur montre que leurs gestes ont une portée, aussi modeste soit-elle. Dans la cour d’un collège, des élèves ont ainsi décidé avec leur professeur de créer un coin de biodiversité : quelques bacs, des plantes mellifères, un hôtel à insectes. Au fil des mois, ils observent la vie revenir : abeilles, papillons, oiseaux. Cette expérience concrète les relie à l’écologie non comme un concept culpabilisant, mais comme un terrain de jeu et de soin.

Le message qui invite à ne pas s’attacher au matériel renforce cette direction. Consommer seulement ce dont on a besoin, réparer, louer plutôt qu’acheter, privilégier les circuits courts, ce sont autant de pratiques qui allègent notre empreinte sur la planète. À l’échelle familiale, on peut décider ensemble de certains engagements :

  • Un mois sans achat superflu, avec un bilan partagé.
  • Une journée par semaine sans voiture, privilégiant la marche ou le vélo.
  • Le tri des déchets et la réduction des emballages, avec des défis ludiques.

Ces choix ne relèvent pas seulement de l’écologie environnementale, mais aussi d’une écologie intérieure : moins d’encombrement matériel, plus d’espace mental pour la créativité et les relations. Ils apprennent aux plus jeunes que la liberté ne réside pas dans l’accumulation, mais dans la capacité à choisir ce qui compte vraiment.

Enfin, élargir la notion de territoire à la planète et à l’Univers, comme le propose le 21ᵉ message, ouvre une dimension presque cosmique. Cela ne signifie pas fuir les réalités quotidiennes, mais inscrire nos vies dans une trame plus vaste. Certains parents utilisent des documentaires sur l’astronomie, la vie des forêts ou les fonds marins pour nourrir ce sentiment d’appartenance au grand vivant. D’autres s’appuient sur des pratiques contemplatives en pleine nature, où l’on apprend simplement à observer, à écouter, à respecter.

Ce rapport au monde nourrit un héritage précieux : celui de citoyens conscients, capables de penser à long terme. Ils comprennent que leurs choix énergétiques, alimentaires, politiques, s’inscrivent dans une histoire commune. La transmission ne se limite plus alors aux frontières de la famille, mais se déploie à l’échelle de l’humanité.

Graines à semer Impact sur l’avenir Exemple de mise en œuvre
Gestes écologiques Réduction de l’empreinte environnementale Jardin partagé, réduction des déchets, mobilité douce
Paroles constructives Climat relationnel apaisé Encouragements, remerciements, excuses sincères
Projets solidaires Tissu social renforcé Actions de quartier, entraide intergénérationnelle

Comment présenter ces 21 messages à un enfant sans le submerger ?

L’essentiel est de ne pas tout expliquer d’un coup. Choisissez un ou deux messages qui résonnent le plus avec l’âge et la situation de l’enfant, puis transformez-les en rituels concrets (un geste de gentillesse par jour, un moment d’écoute du corps, un carnet de gratitude). À mesure qu’il grandit, introduisez progressivement d’autres messages, en les reliant à son expérience : une dispute avec un ami, une difficulté scolaire, un projet qui le passionne. La transmission se fait surtout par l’exemple vivant des adultes, plus que par de longs discours.

Comment intégrer ces valeurs dans l’éducation scolaire ?

Beaucoup d’enseignants expérimentent déjà des pratiques proches : cercles de parole, ateliers d’écriture, projets écologiques, actions solidaires. Vous pouvez proposer à l’établissement de créer un temps régulier dédié aux compétences psychosociales : écoute, coopération, gestion des émotions, esprit critique. Les 21 messages peuvent servir de fil conducteur pour l’année, chaque message donnant lieu à une activité (poème, débat, projet collectif, observation de la nature). L’idée n’est pas d’ajouter un programme lourd, mais de colorer ce qui existe déjà avec ces valeurs.

Que faire si l’on vient soi-même d’une famille très blessée ?

Justement, ces messages prennent tout leur sens dans ce contexte. Commencez par reconnaître vos propres blessures et, si nécessaire, faites-vous accompagner (thérapie, groupes de parole, pratiques de méditation). Vous n’avez pas à être « parfait » pour transmettre : vous pouvez dire aux enfants que vous êtes en chemin, que vous essayez de faire autrement que ce que vous avez reçu. Chaque petite décision de parler plus clairement, de poser des limites, de prendre soin de votre corps est déjà une réparation. L’important est d’assumer votre responsabilité présente, pas de porter tout le passé.

Comment relier ces messages à l’écologie sans inquiéter les enfants ?

Plutôt que d’insister uniquement sur les catastrophes, montrez-leur des exemples de solutions et d’initiatives positives : jardins partagés, écoles engagées, villes qui réduisent leur pollution. Proposez des gestes concrets à leur portée (tri, économies d’eau, respect des animaux, choix alimentaires). Expliquez que prendre soin du vivant est une manière d’aimer la vie, pas une punition. En les impliquant dans de petits projets concrets, ils ressentent leur pouvoir d’agir, ce qui réduit l’angoisse et nourrit la confiance en l’avenir.

Ces 21 messages sont-ils compatibles avec différentes croyances ou philosophies ?

Oui, car ils reposent sur des valeurs largement universelles : respect de soi et des autres, curiosité, solidarité, sobriété, gratitude, responsabilité écologique. Chaque famille peut les adapter à sa culture, sa spiritualité, son histoire. Par exemple, certains parleront de l’Univers, d’autres de la Vie, d’autres de Dieu. L’essentiel est de préserver l’esprit des messages : encourager la liberté intérieure, la bienveillance et la conscience de notre lien au monde, tout en laissant à chacun la possibilité de chercher sa propre voie.